Ils ont parcouru des milliers de kilomètres avec leur van aménagé, parfois jusqu’en Chine, et sont des utilisateurs passionnés et convaincus. Rencontre avec trois grands voyageurs qui nous racontent leurs aventures et leurs expériences.
1) Claude et Clotilde Cochin : l’aventure en Chausson
La passion du voyage en fourgon est toute récente pour ce couple de jeunes retraités. Claude et Clotilde Cochin n’ont pas hésité à s’élancer dans l’aventure du mythique Paris-Pékin-Istanbul en camping-cars, du 7 juin au 15 septembre 2016, à bord de leur fourgon van Chausson Twist 02 Max Prestige, sur Fiat Ducato.
100 jours, 30.000 km, 12 pays
« Nous avions un fourgon Fiat Scudo, mais sa petite taille ne répondait pas aux critères définis pas les organisateurs. C’est la raison pour laquelle nous avons fait l’acquisition de notre fourgon Chausson. Nous étions parmi les plus petits véhicules du périple. C’était bien suffisant et cela nous a permis de passer partout par rapport aux camping-cars ».
Pour affronter les 30.000 km de ce rallye, le couple a pu compter sur l’aménagement de son fourgon : « Nous n’avons rien changé, à part rajouter une galerie avec un coffre de toit pour profiter d’un rangement supplémentaire. A l’intérieur tout nous convenait. Nous avons eu la chance d’avoir souvent du beau temps, ce qui nous a permis de manger dehors. Nous ne manquions pas d’espace pour manger à l’intérieur aussi ».
Très satisfaits de leur van aménagé, ils sont intarissables pour en louer les avantages : « On nous a assuré qu’après un tel périple nous opterions pour un camping-car, mais pas du tout. Nous n’avons pas l’intention d’en changer. Bien au contraire. Nous avons pu passer partout sur les pistes de Mongolie, sur les routes de montagne, dans les villages. Nous avons même embarqué des passagers qui ne pouvaient pas circuler avec leur camping-car ! »
Clotilde nous précise qu’un grand voyage nécessite une bonne préparation et un bon encadrement pour pallier les éventuels problèmes mécaniques. « Nous avions un briefing tous les soirs, notamment pour avoir des consignes sur les points de ravitaillement en carburant, parfois rares dans certaines régions ».
« Avec notre capacité de 100 litres d’eau propre et nos 90 litres d’eau usée, on pouvait tenir 3 jours facilement ». Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ils n’ont rencontré aucun ennui ou panne particulière : « Rien du tout. Même pas un pneu crevé ! ». Les rares moments de galères sont restés d’agréables souvenirs : « Une fois, dans le désert de Gobi en Mongolie, nous nous sommes perdus en plein désert, puis ensablés. Impossible d’en sortir malgré nos plaques de désensablement. Grâce à l’aide d’une bergère qui gardait ses moutons, mon mari a pu regagner la base et l’assistance est venue nous sortir de là ».
Et si c’était à refaire ?
« Si ce n’était une question de budget, nous serions prêts à repartir ! Mais à condition de repartir avec le même fourgon ».
Clotilde rajouterait volontiers un petit accessoire. « Il s’agit d’un petit truc simple mais très pratique. J’ai vu ça sur le camping-car d’assistance, c’est un jerrican fixé à l’extérieur, à l’arrière avec un petit robinet. Ça permet d’avoir de l’eau à disposition, en permanence et très facile d’accès pour se laver les mains »
2) Serge et Marie-Dominique Caillon : qui veut aller loin ménage sa monture
Serge est intarissable sur son fourgon aménagé, un Mercedes Sprinter qu’il a totalement transformé et configuré pour arpenter les routes et sentiers entre Paris et Istanbul, en passant par Pékin…
Partis de Bressuire avec son épouse, les deux retraités ont parcourus les 30.000 km en 3 mois. Ces voyageurs chevronnés ont embarqué à bord de leur fourgon taillé pour l’aventure, en ne laissant rien au hasard « J’aime bien anticiper et éviter au maximum les problèmes » souligne Serge. « J’adapte le fourgon au terrain et aux conditions de route de la zone traversée par le Raid ».
Qui dit grand voyage, dit grande autonomie
Pour préparer ce périple il est parti zéro, avec un fourgon de chantier d’origine, de 2008, avec 300.000 km au compteur sur lequel il a tout refait « J’ai tout changé : moteur, transmission, frein, embrayage. Je l’ai fait aménager par JCG Créations à Cholet, selon mes desiderata ». Parmi les critères indispensables : l’autonomie. « Je voulais disposer de ressources électriques importantes. J’ai fait installé deux panneaux solaires, un chargeur-transformateur et de grosses batteries cellule 2 x 80 ; également une large capacité en eau avec deux réservoirs de 150l ». Et de préciser : « Mon astuce, c’était de limiter l’usage du gaz au maximum. En conséquence, j’avais un chauffage au gasoil et un frigo à compression de 140 l. Résultat pour 3 mois de périple, j’ai consommé 4kg de gaz, juste pour le réchaud ».
La maîtrise de l’autonomie est sans aucun doute la marque des grands voyageurs. « En Europe il y a pratiquement tout ce qu’il faut pour se ravitailler. Hors d’Europe c’est plus compliqué. A l’ouest de l’Ouzbékistan par exemple, il n’y avait pas de gasoil. Dans ce cas il vaut mieux être autosuffisant. C’était notre cas, nous avions 700 km d’autonomie, et 30 litres supplémentaires en soute. En gros nous disposions de 1000 km d’autonomie ».
Serge et Marie-Dominique n’ont pas fait l’impasse sur le confort, l’équipage ayant procédé à des aménagements judicieux. « Dans le salon-cuisine, nous avons fait l’impasse sur la banquette et préféré un 1 siège pour gagner de la place de circulation et augmenter la capacité de chargement. Nous avons fait un lit suspendu, sur vérins, au dessus du salon, afin de libérer un maximum de volume la journée. La douche est grande, et les WC sont reliés à un réservoir de type nautique dont la capacité est double par rapport à une cassette. Enfin, côté rangements, il y en de nombreux placards et coffres. Mais surtout j’ai conservé un volume de 80 cm à l’arrière du fourgon, séparé de la cellule par une cloison rigide. J’ai conservé les 2 portes du fourgon d’origine pour accéder par l’extérieur à cette grande soute horizontale, avec un caisson pour les fluides, des placards et des rangements pour les pièces mécaniques, le stockage, etc. ».
Les conseils de Serge : prévoir et anticiper
La capacité d’anticipation est la clef des périples réussis. « Je précise que je suis parti avec un fourgon sous garantie, que l’aménageur a fait homologué en VASP. C’était important pour moi en cas de gros problème mécanique d’être pris en charge par Mercedes, ce qui heureusement n’a pas été le cas ».
Serge est de loin un utilisateur avisé qui ne manque pas de bons conseils : « J’avais deux roues de secours, celle d’origine sous le véhicule et une autre dans la soute. Elles n’ont jamais servi ! Côté mécanique, disques et plaquettes de frein, tuyauterie, sangles, l’attirail classique. J’avais également protégé tout le dessous du véhicule avec une tôle alu de 6 mm, pour que le véhicule glisse sur l’obstacle et éviter au maximum la casse. Au niveau des conditions climatiques, on est passé de 5° à 50°C. Quand il a fait très froid notamment à 4000 mètre d’altitude, j’avais une deuxième pompe adaptée aux conditions extrêmes. »
Et de rajouter un point essentiel : « La clef c’est la conduite. Vous pouvez avoir le meilleur véhicule, mais si vous avez une mauvaise conduite, vous ne ramenez pas le fourgon intact. C’est important de faire attention, de s’adapter au terrain et de ménager sa monture. Et bien sûr de contrôler régulièrement les niveaux. »
Avec plus de 30.000 km parcourus, 300 km par jour en moyenne, certains jours à 600 km, Serge et Marie-Dominique ont pu compter sur la fiabilité de leur fourgon « Faire son fourgon soi-même c’est bien, mais il faut trouver le bon professionnel qui réalise le travail dans les règles de l’art. Au final je suis satisfait : pas une vis de tomber, pas un placard qui a bougé, pas une fuite ! Le fourgon, c’est le véhicule idéal pour la baroude, on peut aller partout, on n’a pas eu de soucis pour se faufiler dans la circulation des grandes villes comme à Pékin ou Moscou. Et en cas de problème c’est facile à tracter. Sans parler de la consommation : 8,4 l au 100 pour un poids moyen à 3,8 tonnes en légère surcharge. Mais avec un camping-car c’était 4 ou 5 l de plus au 100 ! »
3) Jean-Marie Bazin : Le Magellan ne craint pas le froid
Utilisateurs de camping-car depuis 1990, M. et Mme Bazin sont passés au van aménagé lorsque la retraite a sonné. A bord de leur Campérêve Magellan 641 de 2015, ils pratiquent intensivement le fourgon et sillonnent les routes de France, de Suisse, de Slovénie…
« C’est notre deuxième Campérêve, nous en sommes entièrement satisfaits. Rien à dire, il a tout ce qu’il faut, la maniabilité, le confort, l’isolation est très bonne et il compte de nombreux rangements. A l’usage, on n’entend pas de bruits parasites à l’intérieur. Il y a des joints d’étanchéité et anti-grincement partout ». Pour ces camping-caristes avertis, le fourgon est une solution très bien adaptée pour se lancer sur les routes d’Europe. « C’est vrai il y a moins de places à l’intérieur que sur certains camping-cars, mais c’est un choix. L’avantage, c’est qu’on peut aller partout, on peut emprunter les petites routes. ».
Les Bazin partent régulièrement sur les routes de montagne « Se balader dans les petits villages, aller dormir en haut d’un col et repartir le lendemain matin, tout ça on ne pourrait pas le faire avec un plus gros véhicule ».
Leur véhicule leur permet de voyager en toutes saisons : « Les fourgons sont bien conçus, surtout quand il s’agit de modèles de spécialistes comme Campérêve ou Font Vendôme. Et en plus ils sont beaux. L’isolation est très bien faite, nous circulons beaucoup l’hiver et, même avec du givre partout à l’extérieur, nous n’avons absolument pas froid à l’intérieur avec le chauffage. »
Comme tous les grands voyageurs, l’autonomie reste leur principale préoccupation. « Nous avons fait rajouter une batterie et un panneau solaire. L’idéal serait que les constructeurs installent d’office des piles à combustibles pour avoir encore plus d’autonomie ! ».
Jean-Marie Bazin a lancé un petit blog et invite les possesseurs de fourgons Campérêve à y partager leur récits : http://lescampreves.bznjm.fr/