Qui ne connait pas le mythique Combi Volkswagen ? Dans l’imaginaire collectif c’est LE van synonyme de road trip et d’aventure ! En 1979, Volkswagen lance un nouveau modèle de Transporter, une version appelée communément « T3 » (mais aussi T25 ou Vanagon en Amérique). En France, on lui donnera par la suite le surnom de « Popo ».
Esthétiquement plus proche du LT, l’utilitaire de gamme supérieure sorti en 1975, le T3 conserve néanmoins l’architecture classique héritée de la Coccinelle et de ses prédécesseurs (T1 et T2) : moteur arrière, refroidissement à air… Ce début de carrière se fait donc à contre-courant des orientations du marché. En mai 1979, le nouveau Transporter doit également se contenter du 4 cylindres à plat de la génération précédente, faute de pouvoir disposer des moteurs modernes réservés aux véhicules de tourisme de la marque (Passat et autres Polo et Golf). Motif avancé, les capacités de production n’auraient pas été suffisantes en cas de succès du T3.
Pour autant, ce T3 n’en reste pas moins une vraie nouveauté. Volkswagen dira même que c’est le Transporter le plus abouti de tous les temps. De très nombreuses évolutions sont apportées. Les dimensions et le volume intérieur sont revus à la hausse. La longueur passe de 4,42 m à 4,57 m, tandis que le seuil de chargement est abaissé de 14 cm. La meilleure répartition des masses (50% sur chaque essieu) et les nouvelles suspensions (doubles triangles superposées sur l’essieu avant) améliorent sensiblement le comportement routier.
En 1980, le moteur diesel de la Golf est disponible en option. Légèrement modifié, ce quatre cylindres en ligne (1.558 cm³) refroidi par eau affiche une puissance en retrait par rapport à la Golf, mais une valeur de couple supérieure. Ce qui est une bonne nouvelle compte tenu du poids de l’utilitaire.
En 1983, pour accompagner la commercialisation de la Caravelle (luxueuse version 7 places), VW bascule sur des moteurs essence à refroidissement liquide, extérieurement reconnaissable à la double calandre. La grille basse masque le radiateur monté à l’avant. Rapidement, le quatre cylindres essence de 1915 cm³ (60 ou 78 ch.) est remplacé par un moteur de 2,109 cm³ (95 ch. ou 112 ch). Le T3 reçoit enfin les moteurs pour lesquels il a été conçu !
La fin d’une époque
Les options et évolutions suivent avec les années; climatisation, direction assistée, vitres électriques, rétroviseurs électriques chauffants,… Et il y aura même une coûteuse version Syncro 4×4 (1985), dont les pièces spécifiques sont assemblées par le spécialiste autrichien Steyr-Puch. Les capacités de franchissement sont impressionnantes. En 1990, le T3 cédera sa place au T4. Cette nouvelle génération de Transporter marque la fin d’une époque, puisque le moteur passe… à l’avant.
Le T3 va donner naissance à une multitude de transformation, dont plusieurs sont destinées aux loisirs. Le Multivan, à la croisée des chemins, concilie le transport de personnes (7 places) et l’utilisation occasionnelle en camping-car. La banquette arrière bascule pour former un couchage confortable sur toute la largeur.
À l’époque, Westfalia est l’aménageur attitré de Volkswagen. On pouvait donc acheter un modèle camping-car, appelé « Joker », directement en concession. Volkswagen a d’ailleurs énormément communiqué sur le côté tout en un du T3 : un véhicule pour tous les jours de la semaine et un camping-car pour s’évader le week-end.
Un intérieur plus spacieux
L’aménagement intérieur plus spacieux reprend le modèle « Berlin », introduit sur les derniers T2 et dont, aujourd’hui encore, les nouveaux modèles s’inspirent. Les premiers T3 reçoivent un plaquage bois semblable aux T2 avec différents tissus. Puis ils se modernisent un peu avec un plaquage beige et un tissu plus uni. En 1986 l’intérieur devient gris clair.
Les modèles tout équipé profitent d’un réfrigérateur trimix, d’un réchaud à deux feux, d’un évier avec égouttoir, sièges avant pivotants, deux tables, nombreux rangements… Westfalia propose dans son catalogue une version avec le fameux toit pop top mais aussi avec une rehausse « high top » isolée.
VOIR L’ARTICLE : Le VW California fête ses 30 ans
Les variantes du “Joker” sont nombreuses surtout les premières années, jusqu’à l’aboutissement ultime en 1988 : les modèles California et Atlantic. Deux appellations pour deux utilisations : modérée et estivale pour le California, faute de chauffage, et intensive pour l’Atlantic beaucoup mieux équipé.. Là encore, ces versions se déclinent sous un toit “pop top” ou “hight pop“.
Si Westfalia est le plus connu, ce n’est pas le seul aménageur à travailler sur le T3. On retrouve, entre autres, des modèles signés par des Français Camperève, Stylevan, Font-vendôme, le britannique Devon (l’équivalent de Westfalia) ou Dehler, le spécialiste du polyester marin. Les réalisations de ce dernier permettent d’aménager une vraie cabine de douche !
Durant sa décennie de commercialisation, le T3 a donc reçu de nombreuses variantes d’aménagement. Longtemps boudé à cause de sa forme très cubique, il rencontre ensuite un succès bien mérité !
✅ Les Plus :
- La souplesse de conduite
- Sa taille passe-partout (et moins de 2m de haut sauf en high top)
- Sa robustesse s’il a été bien entretenu. Très peu d’électronique.
- Catalogue et disponibilité des pièces détachées
- La finition exemplaire des modèles Westfalia.
- Son prix plus accessible qu’un T2 aujourd’hui.
⛔️ Les Moins :
- Il est moins craquant qu’un T2, soyons honnête
- Sa motorisation un peu faiblarde surtout sur les modèles refroidi à air.
- La rareté de certaines pièces spécifiques au Syncro.
“Un véhicule fiable si on y met un peu d’amour “
Joana et Eric, alias « Des Fenêtres sur le Monde », vivent et voyagent à travers les Amériques dans un T3 de 1984 depuis plus de 4 ans. Leur témoignage est précieux.
Passe-partout ! C’est la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je pense à notre Combi T3 . Il est assez discret, mais contient tout ce qu’il faut : cuisine, salon, lit et même une chambre d’amis avec le couchage supplémentaire quand on ouvre le toit Westfalia. Pour les sanitaires que ça se passe à l’extérieur…
Notre van comptabilisait 475.000 kms au compteur quand nous l’avons récupéré au Canada, au fond d’un jardin. Il n’avait pas roulé pendant 2 ans. Depuis, nous avons fait un bout de chemin ensemble. Le compteur en affiche maintenant plus de 550.000 ! C’est un 1.9L essence, un des premiers Watercooled. Pas de climatisation ni de direction assistée, c’est le modèle de base… Ce n’est pas plus mal comme ça. Moins d’options, c’est moins de problèmes !
Des pannes, nous en avons eu en plus de 4 ans sur la route. Mais jusqu’à présent, nous avons échappé à tout remorquage. La seule fois où nous avons dû nous arrêter dans un garage en urgence, c’est au bout de 2 mois quand la transmission a commencé à lâcher… Au final, on peut presque dire que la route lui offre une seconde jeunesse. C’est un véhicule fiable si on y met un peu d’amour.
Notre conseil : c’est l’entretien préventif ! Au fil de nos aventures, nous prenons le temps de faire des contrôles réguliers et un gros check up tous les 6 mois. Nous changeons les pièces d’usure en suivant les recommandations.
Bien sûr, il faut savoir mettre les mains dans le cambouis, surtout quand on aime prendre les chemins de traverse plutôt que les autoroutes ! Le VW combi T3 a une mécanique simple, comportant très peu d’électronique. Ce qui est un vrai plus. Le gros avantage, c’est que l’on trouve des pièces facilement chez les revendeurs spécialisés.
L’important avant l’achat d’un T3 est de vérifier les points de rouille : les marchepieds à l’avant, le bac à batterie, les portes et la ceinture de caisse, le bas du panneau à l’arrière de la cuisine pour les modèles aménagés…
En tout cas, une chose est sûre, nous ne changerons pour rien au monde notre T3, même si par le passé il nous a fait de (petites) misères. On ne lui en veut pas, après tout, il est plus vieux que nous…
Retrouvez les aventures de Joana et Eric sur @desfenetressurlemonde