Tout au long de l’été, et à raison d’une fois par semaine, Fourgonlesite vous propose une série d’articles baptisée “Ma vie en van”. À chaque fois, une thématique propre à la vie nomade, vue à travers le témoignage de trois équipages de vanlifers aguerris qui partagent avec nous leur expérience.
Pour ouvrir ce feuilleton, nous partons faire le tour de leurs assiettes ! Ça n’est un secret pour personne, sur la route, on ne cuisine pas comme à la maison. Un espace limité, pas de four électrique, des ustensiles en nombre réduit, des ingrédients différents selon le pays dans lequel on se trouve : tout est à ré-inventer. Benjamin (Funwagen), Marie et Corentin (Sourires autour du monde) ainsi que Joana et Eric (Des fenêtres sur le monde) nous racontent comment ils font rimer vanlife et plaisirs de la table.
“Je n’ai jamais autant cuisiné de ma vie” – Benjamin
S’il est bien une conséquence imprévue de ma décision quelque peu drastique de quitter emploi et logement pour emménager dans un vieux Combi jaune poussin, c’est que je n’ai jamais autant cuisiné de ma vie. Par nécessité, me direz-vous ? Même pas. Car au-delà de ça, j’ai pris goût à l’exercice, poussant toujours plus loin les possibilités et ma créativité, au gré des destinations et des ingrédients que je peux y trouver.
Il faudrait commencer par décrire le défi sportif que constitue la préparation d’un plat dans un Volkswagen T3, surtout quand, comme le mien, il est dépourvu de réhausse de toit. J’ai installé un toit ouvrant et, lorsque le climat le permet, je peux cuisiner debout tout en profitant de la vue. Mais le plus souvent, je cuisine assis, dans un ballet minutieux chorégraphié par des mois d’expérience.
Par définition, tout vanlifer fait voeu de minimalisme. Cependant, la notion de minimum est totalement subjective. En ce qui me concerne, je n’ai qu’une paire de baskets, mais de quoi faire du café de quatre façons différentes. J’ai deux broyeurs manuels, un pour le café et l’autre, à lames, pour la cuisine. J’ai un économe mais aussi un appareil pour faire des pâtes de courgettes (et oui !). Et puis, bien sûr, l’incontournable four Omnia qui permet de recréer de la chaleur tournante sur un feu à gaz, ce qui vous fait franchement rentrer dans une dimension supérieure niveau cuisine.
Je me souviens de mon premier hâchis parmentier, grand réconfort en plein blizzard dans le Montana. De ma première pâte à pizza maison, perché sur une falaise surplombant l’océan en Californie. De ce grâtin dauphinois dont les filets de fromage fondu s’accrochaient à ma banquette. Ou encore de cette tarte aux pommes que je réussis chaque fois un peu mieux. Mais ce sont évidemment les plats que j’ai le plaisir de partager qui m’apportent les meilleurs souvenirs, surtout quand les compagnons de voyage s’avèrent d’excellents cuisiniers et que le bivouac se transforme en festin !
À ma pauvre mère qui se demande ce qu’elle a bien pu faire pour avoir un fils vagabond, je réponds avec fierté : “oui mais regarde Maman, je me cuisine de bons petits plats tout seul !”.
Ben voyage à travers les Amériques à bord de Jozette, un Volkswagen T3 qu’il a entièrement retapé. En route vers le Panama depuis l’Alaska, il est actuellement dans l’État mexicain de Nayarit. Retrouvez Ben sur Instagram, sur Facebook ou sur son site Funwagen.
“La nature nous régale” – Marie & Corentin
La cuisine en van, ce n’est jamais une routine ! Nous aimons cuisiner et l’espace limité dont nous disposons à bord de notre fourgon ne gâche en rien notre plaisir.
Quand on est nomades, l’adaptation est le maître mot. Il en va de même pour la cuisine. Nous profitons de tout ce que nous avons sous la main. Nous avons la chance d’avoir une cuisine bien équipée, avec trois brûleurs, un frigo et un four Omnia Sweden. Les possibilités sont vastes !
Selon le lieu où nous bivouaquons, nous varions les modes de cuisson. Quand cela est possible, nous faisons un feu de bois dans les braises duquel nous glissons des pommes de terres, des oignons ou une courge enveloppés dans du papier alu. Et il n’y a plus qu’à attendre sous les étoiles. C’est la cuisine que nous préférons !
Le voyage passe aussi par les papilles, en préparant des produits locaux. Au Japon, les Yakisobas sont vite devenus un de nos incontournables, venant diversifier nos plus habituels pizzas, lasagnes, gâteaux, pains et ragoûts végétariens. La nature aussi nous régale : épinards sauvages, baies, champignons. Nous avons le temps de glaner et nous ne nous en privons pas. Et pas question de renier nos origines en partie savoyardes. Nous n’avons pas résisté au petit luxe de l’appareil à raclette nomade (pliable, léger, fonctionnant grâce à des bougies) et n’avons pas hésité à embaumer le grand air des fjords norvégiens d’un réconfortant fumet de fromage fondu !
Marie et Corentin parcourt le monde à bord de leur Roadcar R540 depuis avril 2018. Au programme, 80000 km à parcourir pour traverser 47 pays. Objectif : constituer une collection de sourires au gré des rencontres et se faire les ambassadeurs du syndrome d’Usher dont Marie est atteinte. Retrouvez Marie et Corentin sur Instagram, Facebook ou sur leur site Sourires autour du monde.
“La découverte d’un pays se fait aussi par sa gastronomie” – Joana & Éric
Lorsque nous sommes partis sur les routes d’Amérique à l’été 2015 avec notre VW T3 Westfalia, nous étions équipés du réfrigérateur d’origine de 1984. Il marchait correctement mais la conservation des aliments pouvait laisser à désirer quand il faisait trop chaud, . Un équipement contraignant qui a mis en avant la nécessité de consommer essentiellement local et de nous réapprovisionner régulièrement avec des produits frais.
Pour nous, la découverte d’un pays se fait aussi par sa gastronomie, même si nous avons tendance à privilégier le fait-maison (sur roues) plutôt que de dîner au restaurant. S’intéresser aux produits locaux et typiques nous permet de découvrir et tester de nouvelles recettes au gré de notre parcours. Nous avons d’ailleurs rapidement compris qu’étant à l’étranger, il nous était impossible de cuisiner français et que notre alimentation ne cesserait d’évoluer au fil des kilomètres. Comme par exemple au Mexique ou en Amérique Centrale où nous avons découvert une culture culinaire riche et variée. L’occasion de préparer des assiettes hautes en couleurs et de s’essayer à quelques nouvelles spécialités selon les régions !
Depuis nous avons changé notre réfrigérateur pour un modèle récent à compression. Pour autant, nous avons gardé nos habitudes de consommation locale au quotidien et continuons d’adapter notre régime alimentaire où que nous soyons.
Joana et Éric vivent dans leur Westfalia VW T3 baptisé Popo depuis 2015. À son bord, ils parcourent le Canada, les USA et le Mexique en long, en large et en travers. Retrouvez-les sur Instagram, Facebook ou sur leur site Des fenêtres sur le monde.