Tout au long de l’été, et à raison d’une fois par semaine, Fourgonlesite vous propose une série d’articles baptisée “Ma vie en van”. À chaque fois, une thématique propre à la vie nomade, vue à travers le témoignage de trois équipages de vanlifers aguerris qui partagent avec nous leur expérience.
La panne mécanique, c’est un peu le passage obligé de tout road-trip, plus particulièrement quand on roule vintage. Elle survient de préférence à la tombée de la nuit, sur une route peu passante ou tandis que l’orage s’annonce. Bref, toujours au moment où il ne faut pas. Benjamin (Funwagen), Johanna et Florian (Recre-o-tour-du-monde) ainsi que Joana et Eric (Des fenêtres sur le monde) nous racontent comment ils essayent de prévenir les galères et comment ils les gèrent quand toutefois elles surviennent.
▪️”Chaque panne m’apporte son lot de rencontres” – Benjamin
Je le reconnais sans fierté : je suis un piètre mécano. C’est ballot quand ta maison est un bus Volkswagen de plus de trente ans d’âge. On les aime d’amour, mais ne dit-on pas que “la solidité d’un Combi tient à sa pièce la plus faible” ? C’est pour ça qu’en voyage, tu emmènes autant de pièces de rechange que de caleçons.
C’est en tout cas ce qu’il est recommandé de faire. Pour mon voyage inaugural après des mois de rénovation, je suis parti vers le Mexique aussitôt ma dernière étagère vissée. À la va-vite, donc, et sans pièces de rechange… Un mois et 1300 kilomètres plus tard, je fais demi-tour pour rentrer à San Francisco. Au milieu de nulle part, vlan ! Ma noix de cardan arrière droite lâche. C’est la seule roue tractée du T3 : je n’avance plus.
Je fais du stop, un pick-up de police finit par s’arrêter. Il me dépose chez un mécano dans un village voisin. Avec toute la confiance que m’autorise le mode hors-ligne de Google Traduction, j’explique tant bien que mal la situation et nous repartons remorquer Jozette – mon van bien-aimé – au bout d’une corde de chanvre nouée à une berline américaine rouillée. Le T3 n’ayant jamais été commercialisé au Mexique, trouver une pièce qui convient prend du temps. J’ai alors le privilège de vivre sur place deux jours et d’observer le garagiste réparer ma maison sur roues tandis que sa femme lui fait la lecture d’un roman.
J’ai appris ma leçon, je voyage maintenant avec plein d’outils et de pièces de rechange. Mais qu’on se le dise : l’avantage de ne pas être bon mécano, c’est que chaque panne m’apporte son lot de rencontres imprévues !
Ben voyage à travers les Amériques à bord de Jozette, un Volkswagen T3 qu’il a entièrement retapé. En route vers le Panama depuis l’Alaska, il est actuellement dans l’État mexicain de Nayarit. Retrouvez Ben sur Instagram, sur Facebook ou sur son site Funwagen.
▪️”Pouvoir identifier une panne est déjà un bon début” – Joana & Éric
Juin 2016 aux États-Unis, il fait 45 °C à l’ombre et le moteur de notre van coupe brusquement alors que nous nous dirigeons vers la vallée de la Mort… Nous sommes au milieu de rien, seuls au bord d’une route déserte et le soleil brûle !
Les pannes font partie de l’aventure quand les kilomètres s’accumulent : notre module d’allumage électronique n’a pas supporté la chaleur. Ici, les conditions sont extrêmes et une dépanneuse mettrait au moins six heures à arriver, si seulement nous avions du réseau pour en appeler une…
C’est le genre de cas où il est préférable d’avoir quelques pièces de rechange, car être capable de réparer soi-même son véhicule permet de gérer les galères et de limiter les coûts. Nous ne sommes pas tous mécaniciens, mais connaître un minimum le fonctionnement de son propre van, y être attentif et pouvoir identifier une panne est déjà un bon début. Choisir son véhicule en fonction de ses capacités est aussi une bonne idée, notamment pour les voyages au long court. Tout comme privilégier un modèle avec peu – ou pas – d’électronique permet de s’en sortir où que l’on soit si l’on possède les bonnes pièces et les bons outils.
Croyez-nous des pièces de rechange, nous en avons ! L’expérience nous a montré qu’il fallait s’attendre à tout et qu’il valait mieux prévoir plus que pas assez pour cela ; un parti pris qui permet de se libérer l’esprit lorsque l’on décide d’aller explorer en dehors des sentiers battus.
Joana et Éric vivent dans leur Westfalia VW T3 baptisé Popo depuis 2015. À son bord, ils parcourent le Canada, les USA et le Mexique en long, en large et en travers. Retrouvez-les sur Instagram, Facebook ou sur leur site Des fenêtres sur le monde.
▪️”Nous emportons avec nous tout un panel de pièces” – Johanna & Florian
Nous sommes assez chanceux car notre Combi nous a jamais laissé sur le bas côté ! Pour autant, les pannes font partie du voyage et c’est pour cela que nous avons fait en sorte de les anticiper au mieux.
Pour les petites pannes, nous avons des pièces de rechange et nous connaissons les rudiments mécaniques pour notre véhicule (un Combi Volkswagen T2 de 1971). Pour les pannes plus conséquentes, comme lorsque nous avons cassé un pignon de notre boîte de vitesse en Argentine, nous nous tournons vers un professionnel. En quelques heures, le pignon cassé était changé. Dans les pays comme la Russie ou en d’Amérique du Sud, les réparations en garage sont sans rendez-vous et rapides.
C’est notre ami Google Traduction qui nous aide à expliquer la panne au mécanicien. Nous restons toujours à côté du véhicule afin de voir si tout se passe bien mais aussi pour apprendre, des fois que la panne survienne à nouveau.
Nous n’avons jamais rencontré de problème concernant la disponibilité des pièces. La motorisation de notre véhicule est très simple et répandue un peu partout dans le monde. De plus, nous emportons avec nous tout un panel de pièces de rechange comme un allumage neuf, des bougies, une courroie d’alternateur, un carburateur ou encore des mâchoires de freins…. Cela évite de perdre du temps les mains dans le cambouis !
Johanna et Florian voyagent autour du monde en Combi VW T2. Après avoir parcouru l’Europe de l’Est puis la Russie, ils ont traversé l’océan Pacifique pour rejoindre l’Amérique du Sud. Retrouvez-les sur Instagram, Facebook ou sur leur site récré-o-tour-du-monde.