D’abord conçus pour le trafic urbain et la logistique du dernier kilomètre, les fourgons électriques sont à la peine sur les longues distances, à cause de leur autonomie limitée. Pour autant, ce handicap ne constitue pas un frein au voyage, comme l’a prouvé Frank Eusterholz qui vient de rallier le Cap Nord en Norvège depuis Hanovre en Allemagne au volant d’un véhicule à propulsion électrique (e-Crafter) transformé en camping-car. Soit un périple de 7 500 km aller-retour !
Une recharge tous les 78 km !
« Tout le monde peut le faire avec un diesel après tout, mais je suis probablement la première personne à avoir été au Cap Nord avec un campervan électrique ». Au total, il s’arrêtera près de cent fois pour recharger les batteries de son e-Crafter dont l’autonomie est de 173 km (cycle NEDC). En moyenne, Frank Eusterhol s’arrêtera tous les 78 km pour faire le plein.
Le coronavirus a rendu le voyage un peu chaotique, en raison des restrictions de déplacement et des changements de programme. Finalement, le départ a été donné en août. Si la première partie du parcours n’a pas posé de problèmes particuliers, la seconde est devenue plus stressante, à mesure que s’allongeaient les intervalles entre les stations de recharge… Frank Eusterholz a parfois frisé la panne sèche, comme cette fois où il rejoint sur la réserve la seule et unique borne à l’horizon. Comble de malchance, elle est défectueuse ! Des Norvégiens lui viendront en aide.
L’offre réduite ne favorise pas non plus la concurrence. Lors d’une étape dans une station-service, Frank doit payer cinq fois le prix habituel. Les temps de recharge sont aussi très variables, du simple au quintuple !
Malgré ces petites mésaventures, Frank Eusterholz n’a pas vu les 95 étapes techniques comme une contrainte, mais plutôt comme un enrichissement : « Vous ralentissez le rythme, vous conduisez de manière plus détendu et à la fin de la journée, vous êtes plus reposé lorsque vous atteignez votre destination ».
« On glisse en silence dans la nature »
L’arrivée au Cap Nord a été le moment le plus émouvant pour lui, après un voyage que beaucoup croyait presque impossible.
Autre moment fort, l’ascension de la route Trollstiegen, l’un des hauts lieux du tourisme en Norvège. Composée de 11 virages serrés, avec une pente de 12 %, elle est très exigeante et n’autorise aucun arrêt et encore moins un demi-tour. Partant du bas avec une autonomie de 100 km, il atteint le sommet avec 50 km de réserve. Après une descente rapide, elle remonte à 90 km, grâce à la récupération d’énergie lors du freinage.
Selon lui, la mobilité électrique est parfaitement adaptée aux camping-cars : « on glisse en silence dans la nature, on ne se presse pas, on fait des pauses adéquates et l’autonomie n’est pas du tout un problème si on l’aborde de manière détendue ». Reste à savoir si ce voyage aurait été le même à une autre époque de l’année, c’est-à-dire en dehors de la belle saison, et avec des équipements consommateurs d’électricité, comme le chauffage et un réfrigérateur. Il faudra sans doute prolonger le test.
Quoi qu’il en soit, le transfert très progressif du diesel vers l’électrique va nous obliger à repenser nos voyages, avec des étapes plus courtes, mais sous réserve de disposer de recharge rapide partout en France.
- Durée : 18 jours
- Distance totale : 7 544 km
- Etapes liées au chargement : 95
- Durée moyenne de chargement : 90 minutes
- Consommation : environ 25 kw/h pour 100 km
- Puissance due-Crafter : 100 kW / 136 PS
- Batterie : 35,8 kWh
- Module camping-car : PlugVan Basic
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