Et si nous ajoutions à la liste des aménageurs à suivre Nature Campers, une jeune entreprise nantaise fondée en 2021 par Stéphane Lhommelet, un technicien dans l’âme et autodidacte du bois.
Berceau de puissants groupes industriels (Pilote et Rapido), la région des Pays-de-la-Loire abrite également une constellation de petites et moyennes entreprises spécialisées dans l’aménagement, l’équipement ou la distribution de véhicules de loisirs (VDL). Un écosystème favorable, unique en France, largement soutenu par une demande locale très importante.
Le refroidissement économique n’a pas éteint le désir d’évasion, loin de là, mais les entreprises doivent faire preuve de souplesse et d’adaptation. C’est le cas de Nature Campers, une petite entreprise basée au sud de Nantes, découverte lors du Camper Van Week-End (édition Brissac 2024).
La tête et les bras
À sa tête (il en est aussi les bras), Stéphane Lhommelet, 43 ans. Sans doute poussé par le Covid et la crise de la quarantaine, il lance son activité d’artisan-aménageur en 2021, en dépit de toute formation aux métiers du bois… Un crime de lèse-majesté pour certains. « Je suis autodidacte » lâche-t-il en toute tranquillité et transparence. Son parcours professionnel le conduit de la maintenance industrielle à de multiples activités techniques, dont certaines dans l’électromécanique. En parallèle, il réalise l’aménagement de plusieurs véhicules pour son propre compte ou celui d’amis. Autant d’expériences durant lesquelles, il fait ses gammes jusqu’à la maîtrise de toutes les ficelles du métier : prise de mesures, création d’un gabarit, découpe, encollage des chants, stratification, etc.
Faire toujours mieux
À peine son entreprise lancée, il se fait remarquer au travers de ses réalisations colorées et soignées sur les salons et le site naturecampers.fr. « Le bouche-à-oreille fonctionne bien » reconnait-il humblement, même si l’activité reste en dents-de-scie ; rien d’anormal pour un artisan menuisier (sic). Son travail est également salué par ses pairs. « C’est gratifiant et ça m’oblige à faire toujours mieux ».
Je cours après le vélo
Au fil du temps et des projets, il monte en compétence, soigne les finitions, perfectionne le vaigrage, sélectionne les meilleurs éclairages (ruban Led COB), remplace les cornières aluminium par un cintrage élégant du mobilier. Et plutôt que les classiques équerres plastiques, il préfère les ferrures Clamex utilisées dans l’assemblage. « Elles sont invisibles et démontables. C’est plus de travail, mais le résultat est sans commune mesure » se félicite Stéphane, doublement guidé par le souci du détail et la satisfaction du client.
Nature Campers donne la priorité au peuplier de nos forêts et travaille au maximum avec des fournisseurs français. L’entreprise étend ses approvisionnements au-delà du secteur du VDL, non par défiance, mais pour sortir des schémas et des solutions habituels : cuve d’eau sur-mesure, plaque de cuisson à induction (sans gaz), revêtement de sol insensible aux variations de températures, portes coulissantes et affleurantes pour les placards, prise 230 V dérivée des métiers du spectacle et intégrée au pare-chocs arrière, etc. Quel travail accompli en si peu de temps ! « Je suis tout seul, au four et au moulin. Je cours après le vélo » sourit-il, la passion chevillée au corps.
Pour le matériel électrique, priorité à Victron Energy, spécialiste des systèmes d’énergie embarqués. « C’est plus cher, mais aucun problème dans le temps » poursuit Stéphane Lhommelet qui ne peut mettre en pause son premier métier dans la maintenance. « Je m’oblige à bien faire les choses dès le départ, si je ne veux pas revenir dessus ».
Un fourgon MAN en préparation
Nature Campers ne limite pas ses activités à l’aménagement sur-mesure, mais ajoute aussi la pose de toit relevable SCA ou l’installation d’équipement technique, comme un chauffage stationnaire. « Ça m’aide à me faire connaitre. De plus, j’aime bien varier les activités » confie l’homme de 43 ans qui aborde chaque nouveau projet comme un défi.
Stéphane Lhommelet n’a pas fini de faire parler de lui. Dans son atelier, un Volkswagen T 6.1, nouvellement aménagé, cède la place à un fourgon MAN 4×4 neuf (L3H3), un chantier d’envergure à la mesure de son talent.