Avec l’ID Buzz, présenté dans le cadre d’un lancement mondial, Volkswagen souhaite faire revivre dans un format 100% électrique son légendaire Combi, dont la production démarra un 8 mars 1950… Soixante-douze ans plus tard, pratiquement jour pour jour, l’ID Buzz dévoile enfin sa vraie nature, débarrassé du camouflage psychédélique qui habillait les modèles de pré-série.
Après la très vive émotion suscitée par la présentation du prototype de l’ID Buzz au salon de Détroit en 2017, les responsables de VW ont décidé de le produire en série. Celle-ci devrait démarrer sous peu à Hanovre en vue d’une commercialisation à l’automne en Europe, si le conflit en Ukraine ne perturbe pas l’approvisionnement des chaines. L’ID Buzz est également attendu aux Etats-Unis sur l’unique version rallongée.
Pour l’instant pas de prix officiels, mais des indiscrétions en Allemagne laissent présager une commercialisation à partir de 55000 € outre-Rhin.
Par rapport au Combi d’origine, la filiation n’est pas immédiate. Les designers de VW ont conservé des éléments stylistiques, à l’image des prises d’air factices à l’arrière et le dessin en V sur la face avant, mais pas les phares ronds, remplacés par des optiques effilés, comme sur les autres véhicules électriques de Volkswagen. De surcroit, les impératifs de sécurité et d’aérodynamique ne permettent pas reproduire à l’identique la silhouette du légendaire Combi.
Une classique banquette…
L’ID.Buzz ici en version minibus 5 places.
Sur la base d’un empattement standard de 2,99 m, l’ID Buzz intègre un moteur électrique sur l’essieu arrière, comme son légendaire ancêtre, et un bloc batterie sous le plancher… Cette architecture avec moteur arrière fera sans doute vibrer la corde nostalgique des inconditionnels du T1/T2. Suivra plus tard une version à transmission intégrale avec deux électromoteurs, à l’instar de l’ID 4 GTX., le SUV sportif de Volkswagen.
Chaque chose en son temps. Soucieux de couvrir plusieurs segments, Volkswagen commercialise pour l’instant l’ID Buzz dans deux variantes de carrosseries : un minibus intégralement vitré (5 places) comprenant une classique banquette fractionnable 2/3 – 1/3 en rang 2 et un fourgon tôlé à destination des professionnels du transport. Sur cette dernière, le volume de chargement dépasse les 3900 litres, soit un peu moins qu’un Transporter T6.1 court (4,90 m)…
L’ID.Buzz ici en version cargo.
VW ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et prévoit déjà une version à empattement rallongé (+25 cm) offrant 7 places. Sur cette même plateforme, le VW California électrique est aussi dans les tuyaux. Mais pas avant 2025…
Plus large que le Transporter
D’une longueur de 4,712 m, soit une dimension proche de celle du Peugeot Traveller, l’ID Buzz affiche sous la toise 1,94 m, un peu sans l’antenne… Cette hauteur réduite par rapport au Transporter T6.1 (1,99 m) lui interdira tout de même l’accès à la plupart des parkings souterrains. L’ID Buzz mesure 1,98 m de large (sans les rétroviseurs extérieurs), soit 81 mm de plus que l’actuel T6.1.
Si le format ne ressemble en rien à celui du T1, voire même celui du T2, l’ID Buzz se montre très supérieur en termes de conduite et d’agilité dans les manœuvres, en dépit d’un poids qui atteint les 2500 kg (400 kg de plus que l’ID 4). Le rayon de braquage légèrement supérieur à 11 m correspond à celui d’une berline actuelle. La direction démultipliée facilite beaucoup la prise en main.
Une vitesse bridée à 145 km/h
L’ID Buzz repose sur la plateforme MEB largement utilisée au sein du groupe VW et reprend le moteur de 150 kW (204 ch.) qui équipe déjà les ID.3 et ID.4. On avance donc en terrain connu. Accompagné dans un premier temps d’une batterie d’une capacité nette de 77 kWh, le combi électrique serait en mesure de parcourir un trajet supérieur à 400 km sans recharge, dans des conditions de circulation optimales. Il faudra sans doute parier sur un rayon d’action inférieur, de l’ordre de 360 km, selon les premiers essais. Autre info à noter, la vitesse maxi sera bridée à 145 km/h.
Pas besoin de carte d’abonnement pour payer sa recharge. Le véhicule sera identifié automatiquement par la plupart des bornes via le connecteur.
Sur la version 5 places, le volume du coffre (1121 litres) se déploie au besoin sur deux niveaux, à l’aide d’une plateforme démontable dont la hauteur s’aligne sur celle de la banquette une fois le ou les dossiers rabattus. De cette manière, vous obtenez une surface de chargement plane sur une grande longueur. Ce Combi ID Buzz compte de nombreux vide-poches, jusqu’à sept prises USB-C, des tablettes aviation et des accoudoirs articulés sur les sièges avant (deux au profit du passager).
Un précédent en 1972
L’ID. Buzz n’est pas le premier Combi doté d’une motorisation électrique. Il y a 50 ans, à l’occasion du Salon de l’Automobile de Hanovre, Volkswagen présentait déjà un T2 alimenté par un moteur électrique placé à l’arrière. Son autonomie maximale de 85 km montrait toutefois que la technologie des batteries n’était pas encore adaptée à une utilisation pratique. À l’époque, on pensait que les réserves de pétrole seraient épuisées dans les années 1990…