Volkswagen a remodelé cette année radicalement son célèbre California, le van aménagé le plus vendu en France et en Europe. Après avoir testé sa version haut de gamme Ocean pendant deux jours et une nuit en Espagne, Fourgonlesite.com vous livre son verdict sur le nouveau Calif’.
✅ On aime
- Base automobile plaisante à conduire
- Moteur efficace et sobre
- Double accès latéral
- Réfrigérateur accessible de l’extérieur
- Modularité de l’habitacle
- Qualité des finitions
- Tablette multi-positions
- Possibilité de créer deux espaces extérieurs abrités
⛔️ On aime moins
- Rangements limités, en cuisine notamment
- Largeur des couchages réduite (en particulier en bas)
- Autonomie en eau
- Pas d’isolation
- Pas de cinquième place route possible en option
- Prix élevé
Avec son nouveau California, qui s’émancipe et devient une marque à part entière, Volkswagen a décidé de prendre des risques et de sortir de sa zone de confort. Cette sixième génération du nom met donc en œuvre des changements aussi nombreux que profonds, tant du côté du porteur que de l’habitacle. En clair, le leader du secteur opère sa révolution. Avec à la clé, du bon mais aussi – vous vous en doutez – du moins bon… Après un roadtrip de près de 500 km et une nuit passée à bord, Fourgonlesite vous livre son avis, en 10 points.
Fiche technique express :
- Modèle : California Ocean
- Base : Multivan long
- Dimensions ( L x l x h) : 5,17 x 1,94 x 1,99 m
- Motorisations : diesel TDI 110 kW (150 ch)
- Boite de vitesse : robotisée à double embrayage DSG7
- Dimensions des lits haut et bas : 208 x 113 cm / 198 x 106 cm
- Principaux équipements : frigo 37 L, réserves d’eau propre de 28 L et d’eaux usées de 21 L, chauffage stationnaire, 2 batteries LiFePo de 40 Ah, table intérieur/extérieur, chaises de camping, tablette escamotable, toit relevable, pack Stationnement, système de navigation, climatisation 3 zones, etc.
- Prix : à partir de 84.000 €
1 – Dimensions : un Multivan plus grand et plus large
Le nouveau California abandonne son porteur historique, le Transporter, pour lui préférer le très automobile Multivan, produit à Hanovre. Ne l’appelez donc pas T7 – l’appellation aurait d’ailleurs été déposée par Volvo, selon les indiscrétions d’un responsable de la marque en Allemagne. Construit sur la même plateforme MQB que d’autres voitures du groupe (comme la Golf ou la Passat), le Multivan présente des cotes supérieures à celle du T6.1 : +26,9 cm en longueur (5,17 m) et +3,7 cm en largeur (1,94 cm). La hauteur, en revanche, reste identique (1,99m). Ce qui maintient le van en classe 1 au péage et lui ouvre l’accès à la plupart des parkings à portique et souterrains. Les centimètres gagnés en longueur permettent d’offrir un habitacle naturellement plus spacieux, mais constituent un léger handicap pour se garer sur certaines places de parking, dont la taille minimale est fixée dans la législation à 5 m de long et 2,30 m de large.
2 – Comportement routier : digne d’un SUV
En mode route, le Multivan – dont la vocation originelle est de transporter des personnes, pas des marchandises ou du matériel – place clairement la barre plus haute que ses concurrents utilitaires. Avec d’abord, une position de conduite améliorée par rapport au California 6.1. On peut ici ajuster les sièges cabine dans une large amplitude, en profondeur comme – c’est nouveau – en hauteur. En postant le siège conducteur au plus haut, on domine la route comme dans un SUV. La position du volant peut également être réglée. Petit bémol toutefois : les montants massifs qui bordent le pare-brise, malgré leur lucarne, gênent un peu la vision lors de la conduite (comme sur l’ID.Buzz d’ailleurs). Sur les routes de montagnes étroites et escarpées que nous avons eu l’occasion d’emprunter, cela oblige à adopter une position un peu décalée pour augmenter son champ de vision dans les virages. Pour le reste, malgré son poids à vide de 2393 kg, le Multivan offre une direction précise. Et ses suspensions apparaissent efficaces pour amortir les déformations de la chaussée. Au roulage, l’insonorisation est bonne. Pas de meuble qui grince ou d’équipements qui brinquebalent. On reconnaît là les finitions VW.
3 –Motorisation : sobre et efficace
Pour notre essai, le California était équipé de la motorisation diesel 2,0l. TDI 150 ch. C’est actuellement l’unique mécanique disponible à la commande, en attendant la version hybride rechargeable (204 ch cumulé), qui sera associée d’office à la transmission intégrale 4×4, prévue pour l’an prochain. Le bloc essence TSI a, quant à lui, été écarté pour la France. Le moteur diesel se veut selon VW plus efficient que celui du T6.1. D’où une consommation pour le California qui tire à la baisse (6,7l./100 km en cycle WLTP, soit environ 1l. de moins/100 km). En conditions réelles, lors de notre itinéraire alternant voies rapides, routes sinueuses et vallonnées, notre consommation moyenne s’est établie à 7,9l./100 km. Un bon score au regard du poids et du relief de la route. En termes de performance routière, le bloc 150 ch s’est montré à son avantage : le couple élevé (360 Nm) et disponible rapidement (dès 1600 tr/min) offre une accélération et des reprises franches. De série sur le Multivan, la boite robotisée à double embrayage DSG 7 gère globalement bien les passages de vitesse. Sur les portions de montagne, en descente, le rétrogradage apparaît toutefois un peu paresseux. Il ne faut pas ici hésiter à passer en mode « sport » ou à jouer avec la palette gauche du volant pour gagner du frein moteur.
4 – Aides à la conduite : carton plein sur la version Ocean
Avec son châssis récent, le nouveau California fait sans surprise le plein d’aides à la conduite. En particulier dans sa version premium Ocean. Freinage d’urgence avec détection de piétons et cyclistes, maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux de signalisation routière, capteurs de stationnement avant & arrière, fonctionnement intermittent des essuie-glaces via le détecteur de pluie, avertisseur d’angles morts, régulateur de vitesse adaptatif, gestion automatique des feux de route, etc. Rien ne manque pour se sentir comme dans une voiture moderne. Notre version d’essai était même équipée de l’« affichage tête haute », qui permet de visualiser directement sur le pare-brise des informations essentielles comme la vitesse du véhicule, la vitesse maximale autorisée ou les instructions de navigation. Une option sympa, qui se monnaye tout de même au prix fort (1310 €).
5 – Seconde porte latérale : utile en ville comme au bivouac
La seconde porte latérale, côté gauche, se révèle très pratique au quotidien. On peut désormais entrer et sortir du côté le plus sûr lors d’un stationnement en ville. Et lors d’un campement, on apprécie de pouvoir passer les plats ou récupérer des affaires sans avoir à faire le tour du van. Avec l’auvent pouvant désormais être fixé sur la partie gauche du véhicule et le voile d’ombrage proposé en option côté droit, il est possible de composer deux espaces extérieurs conviviaux autour du véhicule. C’est malin, même si cela devra rester limité aux campings ou terrains privés.
6 – Cuisine : des rangements en moins, mais un frigo accessible de l’extérieur
Cette seconde porte coulissante a obligé VW à remanier profondément l’aménagement intérieur de son California. Le principal perdant, c’est la cuisine, dont le meuble a sérieusement été raccourci par rapport à la précédente génération. En guise de rangements, il faudra ici se contenter d’un range-couverts et d’une petite niche de 22 cm de haut. C’est franchement léger pour entreposer les denrées et ustensiles. Quant à la plaque de cuisson au gaz, attenante à l’évier, elle ne comporte plus qu’un feu contre deux auparavant. Avec ce rétrécissement de la cuisine, la position du réfrigérateur a également été revue. Prenant auparavant la forme d’une cuve accessible par le haut (via une porte sur le plan de travail), il migre désormais en partie basse du meuble et s’ouvre façon tiroir. C’est un bon point car il devient accessible aussi de l’extérieur. Autre point positif de ce dégagement de l’accès côté gauche : le siège conducteur peut désormais pivoter à 180° (après avoir ajusté le dossier), alors que sa rotation était auparavant limitée par le meuble cuisine.
7 – Places assises : plus de modularité grâce aux sièges individuels
En lieu et place de l’ancienne banquette coulissante à l’arrière, le nouveau California opte pour deux sièges individuels. Ces derniers coulissent sur rails et peuvent être extraits assez facilement (24 kg chacun), ce qui permet de moduler l’habitacle selon les besoins et d’embarquer, par exemple, des vélos ou du matériel encombrant. Le point critique, c’est la perte du volumineux tiroir de banquette, qui se montrait bien utile pour ranger la literie (draps, oreillers…). A la place, chaque siège est équipé d’un petit tiroir à sa base, qui servira davantage de … vide-poche.
8 – Rangements : moins de placards, mais un peu plus de volume dans le coffre
Dans l’habitacle, l’offre en rangements diminue avec le raccourcissement de la cuisine et le passage d’une banquette à des sièges individuels. VW a pourtant tenté de combler en partie ce vide en ajoutant une grande pochette sur la vitre arrière droite et en augmentant le volume de son compartiment à bagages haut – façon avion – disposé au plus près du hayon (finition Ocean uniquement). On profite par ailleurs toujours des grands placards contre la paroi gauche arrière, dont l’utilité n’en devient que plus grande.
Bonne nouvelle toutefois : on profite dorénavant d’une longueur de coffre de 1,45 m (avec les sièges avancés au maximum) à 2,43 m (sans les sièges arrière). Ce qui est supérieur au modèle antérieur (près 140 cm avec la banquette avancée). Pour profiter pleinement de ce volume de coffre, il faudra sans doute s’organiser ici avec un système de caisses ou de tiroirs. La face intérieure du hayon comprend toujours le rangement pour les chaises de camping. Sur la version Ocean, le hayon peut être déverrouillé de l’intérieur et sa fermeture assistée électriquement. Une attention appréciable au vu de son poids.
9 – Couchages : une largeur très réduite en bas, un peu mieux en haut
Les couchages sont l’autre grand point faible du California 2024. Après avoir retourné les appuie-têtes, baissé les sièges et déplié le matelas, on obtient un premier lit en bas de 198 x 106 cm. Soit 8 cm de largeur en moins que l’ancien modèle (et même près de 15 cm de moins que le nouveau Ford Nugget) ! Les couples devront se résoudre ici à dormir collé-serré. A moins qu’ils ne préfèrent finalement le lit sous toit relevable (208 x 114 cm), au matelas moins épais (4 cm contre 6 cm en bas), mais assis sur un confortable sommier à coupelles. Ferme, ce couchage sous mezzanine nous a semblé convaincant, bien que moins large que le précédent (200 x 120 cm).
Précisons que l’ouverture/fermeture électro-hydraulique du toit relevable est désormais reléguée en option. Une prestation couteuse, facturée 2285 € ou 2630 € selon la couleur du soufflet retenue, qui relativise la baisse de prix d’un peu plus de 4000 € annoncée par VW pour son modèle Ocean (qui en était équipé de série auparavant).
10 – Vie à bord : astuces et nouveaux équipements
Quelques nouveaux équipements malins viennent enfin agrémenter la vie à bord de ce California. Par exemple, tous les éclairages peuvent désormais être allumés ou éteints en double cliquant sur n’importe lequel des spots. Aussi, les vitres s’obturent à l’aides de nouveaux rideaux sur enrouleurs, faciles à mettre en place. Auparavant dans le pavillon de cabine, l’unité de commande des fonctions camping a été repositionnée judicieusement dans l’habitacle, près de la porte de gauche. Prenant la forme d’une tablette tactile, elle donne accès à diverses données sur le véhicule (remplissage des réservoirs d’eau, autonomie de la batterie auxiliaire, assiette lors d’un stationnement, etc.) et permet de commander différentes fonctions (réfrigérateur, chauffage, éclairage, etc.). Petit détail, enfin : la goulotte de remplissage du réservoir d’eau n’est plus directement sur la carrosserie, mais à l’intérieur près de la prise de douchette. Ceci, afin d’éviter que les utilisateurs – et en particulier les nombreux novices qui louent le van – ne viennent y mettre du gasoil…
L’avis de Fourgonlesite
Plus automobile, modulable et ouvert sur l’extérieur, le California se renouvelle avec audace. Mais on l’a dit, deux points noirs ternissent le tableau : l’étroitesse de ses couchages et son offre en rangements réduite. S’il n’a jamais été un véhicule pensé pour les voyages au long cours (en témoigne sa faible autonomie en eaux et son absence d’isolation), il assume désormais totalement son statut hybride, à la croisée de la voiture du quotidien et du mini-van aménagé. Une sorte de monospace de loisirs revisité, en somme.
Le van VW conserve bien sûr de vrais avantages concurrentiels, à l’image de son ameublement qualitatif réalisé en sandwich d’aluminium ou encore son toit relevable « maison ». Mais attention, la concurrence affute aujourd’hui ses armes. A l’image du nouveau Ford Custom Nugget, qui s’appuie sur un porteur plus moderne et développe de nouvelles prestations (comme l’eau chaude de série), ou encore du Mercedes Marco Polo, qui profite à plein des mises à jour technologiques de la Classe V.
Du côté des spécialistes du van aménagé, des modèles au plan similaire émergent comme le City Camp de Campérêve (Ford Custom de 5,05 m / à partir de 64 240 €) et l’U16+ de Panama (sur Peugeot Traveller de 4,98m / à partir de 53.500€). Avec, chacun, des atouts à faire valoir face à ce très chic California… A commencer par des tarifs bien plus abordables. Pour autant, la commercialisation au sein du réseau VW constitue un atout fort pour beaucoup de clients. Et en France, le fabricant mise beaucoup sur la version intermédiaire Coast, dont le prix de départ se montre plus accessible (76.850 €).
FICHE TECHNIQUE
- Modèle : California Ocean
- Base : Multivan long
- PTAC / Charge utile : 2850 kg / 457 kg
- Dimensions (L x l x h) : 5,17 x 1,94 x 1,99 m
- Hauteur intérieure : 2,11 m (toit ouvert) ou 1,30 m (toit fermé)
- Empattement : 3,12 m
- Motorisation : diesel TDI 110 kW (150 ch)
- Boite de vitesse : robotisée à double embrayage DSG7
- Consommation moyenne : 6,7 L / 100 km en cycle mixte WLTP
- Capacité de remorquage : 2000 kg
- Carrosserie : blanc de série, 11 teintes monochromes, 3 teintes bicolores métallisées (Argent Mono/Orange Énergétique, Noir Perle profond/Rouge Fontana, Blanc Candy uni/Bleu Starlight).
- Dimensions des lits haut / bas : 208 x 113 cm / 198 x 106 cm
- Réserves d’eau propre & d’eaux usées : 28 L / 21 L
- Prix : à partir 84.000 €
- Principaux équipements : réfrigérateur 37 L, chauffage stationnaire sur carburant, 2 batteries LiFePo de 40 Ah, table intérieur/extérieur, chaises de camping, tablette escamotable, toit relevable, pack Stationnement avec caméra de recul, système de navigation, climatisation 3 zones, coffre haut à l’arrière, régulateur de vitesse adaptatif, feux Matrix LED IQ Light, feux de jour à LED, Side Assist et avertisseur d’ouverture de porte, hayon et portes avec aide à la fermeture, hayon avec fonction déverrouillage de l’intérieur, sièges avant chauffants, chargeur à induction pour smartphone, autoradio écran tactile de 25,4 cm ou 10” avec fonctions Streaming & Internet, Digital Cockpit, Lane Assist, gestion automatique des feux de jour, essuie-glaces avec détecteur de pluie, reconnaissance des panneaux de signalisation routière, jantes en alliage léger « Syrakus » 16” argentées, stores d’obscurcissement et tapis thermiques, sièges bicolores en tissu “Mélange”, inserts décoratifs “Dark Silver Brushed”, deux baguettes décoratives chromées entre les blocs optiques à l’avant, etc.
Le VW California en quelques chiffres
- 280 000 véhicules produits depuis son lancement : 22 000 sur base T3 (1988-1990), 39 000 sur base T4 (1990-2003), 60 000 sur base T5 (2004-2015), 59 000 sur base T6 (2015-2019) et 100 000 sur base T6.1 (2019-2024).
- Sur l’année civile 2023, Volkswagen Véhicules Utilitaires a immatriculé 1230 California T6.1 en France. C’est de loin le van aménagé le plus vendu du marché.
- Si l’on ajoute les Caddy California (589) et Grand California (70), ce sont quelque 1889 véhicules VASP de Volkswagen VU qui ont été immatriculés en France en 2023. Plus que toute autre marque de camping-car !
- En 2023 toujours, VW a livré 25 000 California 6.1 en Europe. Soit une augmentation de 15,7% par rapport à l’année précédente.
* Jusqu’en 2003, la production des California était déléguée au spécialiste Westfalia, avant d’être internalisée à l’usine d’Hanovre Limmer, c’est-dire au plus près du site de production des anciens Transporter. Au total, près de 220.000 California ont été fabriqués directement par Volkswagen.Le nouveau Transporter, septième du nom, est de son côté développé désormais conjointement avec Ford.