En presque 30 ans de pratique, Jean-Marc Boudot a sillonné pratiquement toute l’Europe en fourgon aménagé. Propriétaire à ce jour d’un Campérêve Magellan 542, il évoque les raisons de son choix et ses projets de voyage. Entretien avec un authentique passionné.
Comment en êtes-vous venu au fourgon ?
Je voulais essayer autre chose que le camping en tente pour pouvoir m’installer où je voulais, arriver et repartir sans avoir à gérer les réservations. Le fourgon est un vrai engin nomade. En moyenne, nous partons entre 8 et 9 semaines par an. Ma femme est enseignante, moi, je suis directeur d’école. Nos situations nous laissent suffisamment de temps pour partir avec notre fille. Voyager en fourgon nous offre une vision du monde très différente de celle que l’on voit à la télévision.
Pourquoi le fourgon plutôt que le camping-car ?
Un fourgon, ce n’est pas trop gros, c’est discret et ça consomme peu. On tourne à 8 litres de gasoil aux 100 km. À titre de comparaison, un de mes amis consomme 14 litres avec son camping-car intégral de 7 mètres. On l’utilise également en second véhicule. Avec seulement 5,40 m de long, il passe en ville et se gare sur une place de parking, même s’il dépasse un peu lorsqu’on se gare en épi.
Pourtant, le fourgon paraît moins confortable…
On n’a pas besoin de four micro-ondes ou d’une TV de 80 cm ! Je préfère avoir ce qu’il faut pour vivre, sans superflu. Le panneau solaire nous permet de stocker suffisamment de courant pour alimenter le réfrigérateur, le chauffage et les deux plaques de cuisson pendant une semaine.
Quel a été votre premier véhicule ?
J’ai commencé avec un Combi Volkswagen sans aucun confort. En 1987, je crois. Avec ma future femme, nous sommes partis pour le Cap Nord, en Norvège. Le fourgon avait été bricolé par un copain. Pour seul équipement, nous avions deux jerricanes d’eau à l’arrière et un Butagaz. Mais pas de toit rehaussé ni de douche. Il fallait se laver dehors. En 8 ans, on a eu le temps d’amortir l’engin. Quand il a fallu le revendre, le compteur affichait 150 000 km. C’était du solide !
Ensuite, vous avez eu besoin de plus de confort, je suppose…
Quand nous avons a eu notre fille, il y a 17 ans, nous avons souhaité lui faire goûter aux joies du voyage. Il nous fallait un peu plus de confort et de rangement pour transporter la nourriture et les vêtements chauds. Chez Van&Loisirs 42, on a opté pour un Cap Roca de Campérêve, sur Renault. On tenait debout dedans et il était équipé d’une douche, de WC et d’un chauffage. Plus récemment, toujours auprès du même concessionnaire, nous avons fait l’acquisition d’un Campérêve Magellan 541. L’an dernier, on est passé au Magellan 542, un modèle légèrement amélioré. Sur ce véhicule, il y a un lit permanent. Ne pas avoir à déplier la banquette arrière est appréciable. On a les stores intégrés à l’intérieur du camion. Les sièges cabine qui pivotent permettent un vrai gain de place. On a aussi la caméra de recul !
Êtes-vous plutôt terrain de camping ou étape libre ?
Etape libre sans aucun doute. Contrairement à ce qu’on dit, c’est tout à fait faisable, à condition de respecter les règles de bienséance. En Europe, on voyage partout comme cela, sauf sur la côte croate où le camping est obligatoire. Pour l’eau, on en trouve partout : près des stades, des marchés ou des fontaines. Dans le pire des cas, on demande à l’habitant. Généralement, ça fait rire les gens. On en profite pour échanger un paquet de biscuits et discuter 5 minutes. Pour vidanger les eaux grises, on utilise les égouts. Pour la cassette des WC, il y a les toilettes publiques.
Faut-il être un bricoleur averti ?
Pas du tout. On trouve toujours une solution, sauf à être au milieu du Sahara. En Turquie, lorsque la banquette de mon ancien fourgon est restée coincée, je suis allé dans un garage pour la faire réparer. La courroie de l’alternateur a lâché quand j’étais au fin fond de l’Ukraine. J’ai donc téléphoné à mon assistance automobile qui m’a remorqué. En Géorgie, je suis resté embourbé. J’ai rameuté 15 personnes qui m’ont tiré de là avec un tracteur. Ça m’a coûté deux bouteilles de vin.
De vos voyages, quelles destinations retenez-vous ?
La Pologne sans doute. La côte baltique, avec Gdansk, et les villes du centre comme Torun sont très intéressantes. Le pays compte des parcs naturels où l’on peut croiser des bisons. Les lacs de la Mazurie sont incontournables. J’aime également beaucoup la République Tchèque, qu’on va revisiter le mois prochain. Prague est un enchantement. La Bohème et la Moravie sont comme des décors de théâtre. Les vieilles maisons sont colorées, on en prend plein les yeux !
Quel a été votre plus long périple ?
On a parcouru 4000 km pour se rendre en Géorgie. Il a fallu compter 6 jours de voyage, dont 48 heures de route au total en passant par l’Italie, les Balkans et la Turquie. L’avantage, une fois là-bas, c’est qu’on n’est pas embêté par les touristes !
Et vos projets ?