De Saint-Pétersbourg à Vladivostok ; soit près de 11000 km sur les routes (très) imparfaites de l’immense Russie. C’est l’incroyable parcours effectué par Florian et Johanna à bord de « Canary Bay », leur Volkswagen T2 datant de 1971… Bien que secoué, le vieux coucou n’a pas tremblé.
Pas question de se lancer dans ce voyage au long cours sans un minimum de préparations. La fenêtre météo est très importante. Nous choisissons de prendre la route entre juillet et août, période durant laquelle les températures avoisinent les 25 degrés. À partir de septembre, elles peuvent chuter rapidement et descendre jusqu’à -71 degrés au cœur de l’hiver en Sibérie !
La traversée de la Russie constitue le plus gros challenge de notre tour du monde entamé en avril 2019.
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L’itinéraire que nous suivons reprend pour partie le tracé du fameux Transsibérien, la voie ferrée reliant Moscou à Vladivostok.
Mis à part des sections à péage du côté de Saint-Pétersbourg et de Moscou, le réseau en Russie est en très grande majorité gratuit. Endommagées par les conditions météo, les routes en mauvais état contraignent les autorités à faire des travaux titanesques qui ralentissent la circulation. À plusieurs reprises nous restons bloqués au milieu de nulle part…
Une conduite discutable
À l’extérieur des grandes villes et de leur périphérie, la route est une simple voie à double sens de circulation. Cela nécessite une grande vigilance du fait de la forte présence de camions, d’autant plus que les Russes conduisent très mal ! Nous en avons d’ailleurs fait les frais lorsqu’une Lada (quoi d’autre !) nous est rentrée dedans.
Les Russes ne respectent pas ou peu le Code de la route et la signalisation. En dehors des grands axes, les petites routes, notamment en centre-ville, sont très mal entretenues avec beaucoup de nids-de-poule, crevasses, cailloux, quand le revêtement n’a pas tout simplement disparu, remplacé par de la terre.
Notre itinéraire nous guide essentiellement dans le sud du pays. Hormis Saint-Pétersbourg et Moscou qui sont très touristiques, les autres villes que nous avons visitées ont pour décor l’ancienne Russie soviétique : beaucoup de béton, des tanks et des fusées ! Les villages russes tranchent avec les grandes villes car les maisons, ou « datchas », sont essentiellement en bois coloré.
C’est d’ailleurs dans ces petits villages que nous trouvons très facilement de l’eau. Toutefois, tout au long de notre itinéraire, rien n’est prévu pour le tourisme. Heureusement, nous pouvons compter sur les applications iOverlander et Park4Night pour trouver de bons spots comme au pied de jolis monastères orthodoxes. À l’inverse, certaines étapes nous laissent un goût amer, notamment lors de cette nuit où deux enfants espiègles se montrent pour le moins insistants.
Beaucoup de stations-services jalonnent le parcours. L’essence est aux alentours de 60 centimes le litre et c’est toujours un « camarade » qui vient nous servir. Ne parlant pas le russe – et eux encore moins l’anglais ou le français – nous avons appris par coeur « dvatsat litrov » ou « 20 litres ».
Nous n’avons pas connu de souci mécanique lors de la traversée du pays. Toutefois, suite à l’accident de notre Combi, nous découvrons l’excellence du travail des mécaniciens russes dans un garage solidaire, où nous faisons étape. Comprenant notre détresse, plusieurs personnes nous viennent en aide et participent aux réparations. Nous rencontrons à cette occasion Alexandre chez qui nous passons la soirée à son invitation. Un grand moment.
La fin de notre parcours, après un crochet en Mongolie, a été marqué par un challenge supplémentaire : rejoindre en 7 jours Vladivostok, soit une longue chevauchée de 4000 km ! Défi relevé, le vieux Combi n’a pas tremblé.
Après ce parcours au pas de course, “Canary Bay” a eu droit à un nettoyage à fond avant d’embarquer pour deux mois dans un container en direction du Chili. L’aventure continue !
Plus d’informations et d’anecdotes sur : https://www.recre-o-tour-du-monde.com/russie