Si vous avez l’intention de faire un road trip en Australie, deux solutions s’offrent à vous : louer ou acheter un van. Tout dépend de la durée de votre séjour. Au-delà de deux mois, l’achat s’impose comme une évidence, mais exige tout de même certaines précautions compte tenu de l’état général des véhicules et des prix pratiqués.
Florian et Johanna, les deux voyageurs infatigables de Récré Ô Tour du Monde, nous disent les pièges à éviter et les démarches administratives qu’il faudra entreprendre.
En Australie, il est assez simple de trouver un van aménagé, au travers des petites annonces du marketplace de Facebook ou encore le site Gumtree, « le bon coin » australien. Le premier indicateur, c’est naturellement le prix du véhicule. S’il paraît anormalement bas, en décalage par rapport au marché, c’est sans doute qu’il cache une mauvaise surprise !
Prenez de la distance
Lors du rendez-vous de visite, certains garagistes proposent de vous accompagner afin d’inspecter le véhicule avec vous. C’est un précieux avantage si vous n’y connaissez rien. Toutefois, si vous décidez de faire la visite seul nous vous conseillons de vérifier certains points.
Lorsque vous arrivez devant le véhicule, prenez de la distance afin de vérifier si un élément de carrosserie a été repeint, ce qui pourrait cacher un éventuel accident. Vous pouvez également tenter de distinguer un mauvais ajustement des pièces de carrosserie. Regardez l’état des pneus : une usure asymétrique de la bande de roulement témoigne d’un défaut de la géométrie. Sous le châssis, prenez-soin de vérifier les points de corrosion et si la ligne d’échappement ne risque pas de tomber au premier tournant…
Si le moteur cale, c’est bon signe !
Exigez un essai routier, durant lequel vous prendrez le temps de tester l’embrayage. À l’arrêt, passez la troisième et lâchez l’embrayage, si le moteur cale, c’est bon signe. Contrôlez le mordant des freins, la tenue de trajectoire et la couleur des fumées d’échappement. Des volutes blanches indiquent la présence de vapeur et présagent le changement du joint de culasse ; à l’inverse, si un épais nuage bleu se dégage vous pouvez être sûr que le moteur consomme de manière anormale de l’huile.
Ensuite, après avoir contrôlé si tout fonctionne correctement (serrures, feux, éclairages) et si le véhicule ne fait aucun bruit suspect, vous pouvez passez à « l’inspection ». Consulter les factures, comparer le kilométrage avec l’année du véhicule car certains véhicules en vente ont un compteur truqué où le kilométrage est revu à la baisse. Si celui-ci comptabilise moins de 100 000 kilomètres au compteur alors qu’il a plus de dix ans, posez-vous des questions, surtout lorsque l’on connaît les distances dans un pays tel que l’Australie.
Des vendeurs parfois peu scrupuleux
N’hésitez pas à inspecter l’habitacle afin de vérifier l’état d’usure des pédales, du volant, des fauteuils ou des plastiques de porte…un véhicule qui a 100 000 kilomètres n’est pas usé de la même manière qu’une véhicule qui en a 300 000 !
En Australie comme en Nouvelle-Zélande, des vendeurs particuliers peu scrupuleux n’hésitent pas à fournir de fausses factures mentionnant que telle ou telle réparation a été effectuée sur le véhicule.
Voir le témoignage de Max et Lou : achat d’un van à l’étranger, attention aux arnaques
Une méthode simple et rapide pour voir si une facture est fausse : le téléphone ! En effet, une facture contient toujours le numéro de téléphone du garagiste qui a effectué les réparations, n’hésitez pas à le contacter afin de confirmer ou infirmer ces réparations et ainsi prouver la véracité de la facture.
Demandez le contrôle technique
Un document primordial à demander au vendeur est le « Safety Check » ou « Pink slip », c’est le contrôle technique du véhicule. En Australie, tous les États de ce pays fédéré n’obligent pas l’obtention d’un contrôle technique lors de la vente d’un véhicule. Mais il est bien sur préférable de le demander lors de l’achat.
Enfin, si vous faites affaire avec le vendeur, celui-ci pourra vous demander une copie de votre permis de conduire ou de votre passeport afin de se dédouaner en cas de contravention. Profitez-en pour lui demander le sien. Cette étape est l’occasion idéale de vérifier l’identité de votre vendeur, qui doit correspondre bien évidemment au nom du propriétaire du véhicule.
Une fois la vente passée et les démarches administratives faites, il se peut que vous soyez victime d’une arnaque. En tant que Français à l’étranger il est compliqué de savoir vers qui se tourner en cas d’arnaque. La première chose que vous pouvez tenter est un arrangement à l’amiable avec le vendeur en lui indiquant les éléments à charge contre lui.
Faites preuve de bon sens
Si un arrangement à l’amiable n’est pas envisageable, vous avez la possibilité de vous tournez vers un avocat. Mais il vous faudra réfléchir si cela en vaut la peine par rapport au prix des éventuelles réparations.
Dans tous les cas, lors de l’achat d’un van, faites preuve de bon sens, ne vous précipitez pas vers le premier van venu qui pourrait gâcher votre road-trip ! Tenter de vous renseigner un maximum sur la fiabilité des marques présentes sur ce Continent : Honda, Toyota et Mitsubishi étant les plus répandues.
L’achat d’un van sur les terres australes est la meilleure solution pour profiter pleinement de votre liberté. Cependant attention à ne pas négliger les étapes de l’achat de celui-ci afin que tout se déroule au mieux.
Quelles démarches administratives ?
En Australie, les démarches pour l’achat d’un véhicule sont assez basiques et plus rapides qu’en France. Une simple déclaration de cession est à remplir par l’acheteur et le vendeur. Ce dernier gardera l’unique exemplaire de ce certificat de vente afin de se rendre sous 14 jours dans un bureau du Département des Transports afin d’effectuer le changement de propriétaire. A savoir que si vous achetez votre véhicule dans l’état du New South West (Nouvelle Galles du Sud – capitale Sydney), vous serez obligé de vous rendre dans un bureau de ce même état pour effectuer les démarches administratives. En effet, chaque état dispose de son propre système de « registration ».
En quelques minutes le changement de nom est fait sur la « REGO », l’équivalent de notre ancienne vignette. Contrairement en France, vous ne recevez pas de certificat d’immatriculation officiel. Seule la REGO fait foi. Celle-ci peut d’ailleurs se renouveler chaque année mais peut également n’être souscrite que pour 3 ou 6 mois, là encore selon les états. C’est très pratique pour les « PVTistes » qui ne restent que quelques mois dans le pays.
Concernant l’assurance de votre véhicule, tout comme en France, celle-ci est obligatoire. La « Green Slip », qui ne comprend que les dommages corporels sur un tiers est incluse dans la REGO. Nous vous conseillons de souscrire la « Third Party Damage » assurance optionnelle qui prend en compte les dommages matériels sur autrui. Nombreux sont les PVTistes qui se mordent les doigts de ne pas l’avoir prise lors d’un accident. Des assureurs comme IGO ou encore NRMA sont sérieux et surtout acceptent d’assurer des PVTistes, ce qui n’est pas le cas de tous les assureurs.