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Park4Night, c’est presque 180000 étapes référencées dans le monde, à portée de quelques clics. Ici au Canada, dans la région des Mille-Îles.

Application la plus téléchargée par les voyageurs itinérants en van, fourgon ou camping-car, Park4Night fête cette année ses 10 ans. Son audience très large lui impose un contrôle strict des commentaires et des informations qu’elle diffuse ; au risque de froisser les contributeurs de la première heure…

Parmi les centaines d’applications de voyage actuellement disponibles, certaines sortent clairement du lot. C’est le cas de Park4Night, une plateforme collaborative créée en 2011 par Bertrand Fichter, puis Frédéric Delamare qui le rejoint rapidement.

Un formidable succès

Les concepteurs sont loin d’imaginer qu’elle sera téléchargée plus de six millions de fois… Cette popularité repose sur deux piliers : la gratuité d’accès sur la version de base et la mise à jour permanente des points d’étape grâce à la communauté des utilisateurs qui ne cesse de croître dans le monde. « Les progressions sont très fortes en Allemagne et dans les pays de l’Est. Aujourd’hui, seulement 35 % des utilisateurs sont français » prévient Bertrand Fichter.

Au point de départ, le créateur de Park4Night fait le constat amer qu’il est parfois difficile de trouver un point de chute pour passer la nuit dans son Volkswagen T4. « Sur des forums, nous partagions déjà des bons plans pour s’éviter de tourner des heures avant de trouver le bivouac du soir ». Sa formation de développeur informatique le pousse à créer une première plateforme communautaire en avril 2011. « Au début, c’était une application d’entraide et de partage pour les sorties du week-end. Rien de plus ».

Park4Night est une application dite collaborative, c’est-à-dire que sa base de données est renseignée par les utilisateurs eux-mêmes, dans un esprit de partage.

Sont clairement visés les voyageurs en camping-car, en van et en fourgon, dont beaucoup de débutants qui découvrent les vacances itinérantes au travers de la location. Aussitôt chargée, l’application devient un outil apprécié. « Je pars souvent sans préparation d’itinéraire et lorsque je ressens le souhait de m’arrêter, j’interroge Park4Night. Je ne reste pas plus de deux nuits sur place et si une aire ne me plait pas, je vais plus loin » témoigne Michèle.

Une couverture internationale

La tendance vanlife a été dopée par la crise sanitaire et le besoin impérieux d’une reconnexion à la nature. Les chiffres de la location confirment cette croissance sans précédent au printemps dernier : « Les demandes ont bondi de 174 % entre 2019 et 2020, ralliant de nombreux néophytes qui n’avaient jamais voyagé en van auparavant » rapporte au journal Le Monde Fabien Caujolle, responsable marketing de la plateforme Indie Campers, principal acteur de la location en Europe.

L’application Park4Night n’échappe pas au mouvement. « Au cours de l’été dernier, 50000 lieux ont été créés par les utilisateurs » raconte Bertrand Fichter.

Aujourd’hui, Park4Night référence près de 180000 coins sympas où se reposer, en France et en Europe mais aussi dans le reste du monde, au Maroc, aux États-Unis ou en Australie. L’application fonctionne sur le mode communautaire, façon Wikipédia : chaque contributeur est invité à ajouter les spots agréables qu’il découvre sur sa route. Si l’information est partielle, elle est rapidement complétée par les autres membres qui visitent à leur tour ce lieu et apportent des commentaires. Tous ces renseignements doivent éclairer le choix des voyageurs en quête d’un bivouac.

Où que vous vous trouviez – ici dans le Morvan –, les points d’étape proposés sont très nombreux.

La part d’incertitude étant inhérente au voyage en van, les mauvaises surprises ne sont pas exclues. « Les points indiqués se trouvent parfois au bout d’un chemin hasardeux, sans possibilité de faire demi-tour avec notre camping-car » raconte Carine sur le blog de voyage Parenthèse Nomade. « Nous n’avons pas tous les mêmes critères d’appréciation et la situation peut évoluer rapidement sur le terrain » poursuit un autre utilisateur de Park4Night.

Modération renforcée

Avant la publication en ligne, l’information fait l’objet d’une vérification par Park4Night. Engagé dès le début en 2011, ce travail de modération s’intensifie chaque année davantage et nécessite la collaboration d’une équipe de douze personnes.

« Nous avons renforcé énormément nos règles de modération et nous supprimons les commentaires et les photos qui témoigneraient de comportements inappropriés sur les lieux évoqués. Pas de feu de camp, pas de déballage sur la voie publique et pas de stationnement nocturne quand celui-ci est interdit sur place par un arrêté municipal. On s’y plie. Ce n’est pas à nous d’en contester la légalité » poursuit Bertrand Fichter.

La prise de conscience se fait encore plus forte aux lendemains d’un printemps sous tension, marqué par une affluence sans précédent sur certains sites naturels dépourvus de toute infrastructure. « Au printemps dernier, alors que tout le monde voulait profiter des beaux jours et sortir du confinement, la limitation des déplacements dans un rayon de 100 km a créé du sur-tourisme, notamment sur certains lieux, à proximité des grandes villes ».

Ci-dessus le lac d’Estaing. Le partage de belles étapes sauvages doit se faire dans le respect de la réglementation en vigueur sur place. Pour y veiller, Park4Night a mis en place un système de modération. © Erminig Gwenn

Des endroits tranquilles se retrouvent soudain pris d’assaut, envahis de véhicules et de campeurs. Et pas uniquement en France ; même constat en Écosse, le long de la route côtière NC500, ou sur les plages de Gaspésie (Québec).

En France, les mécontentements se cristallisent autour de lieux symboliques comme le lac d’Estaing dans les Hautes-Pyrénées, où de nombreuses incivilités obligent la commune à revoir l’arrêté municipal de 2015 interdisant le camping sauvage. La gendarmerie verbalisera une dizaine de contrevenants à la fin août.

Après la surchauffe connue à l’été 2020, Park4Night ne veut pas se retrouver au banc des accusés en 2021. Consciente de sa responsabilité et de l’impact de ses décisions, elle entend rappeler qu’elle collabore étroitement avec les communes et les parcs nationaux avant de valider un stationnement. Par ailleurs, son champ d’action s’étend bien au-delà des seules étapes nature qui représentent seulement 35 % des sites identifiés par l’application.

Park4Night recense aussi les aires de services, des parkings gratuits ou payants, des points d’accueil chez les particuliers, des aires de pique-nique, des campings… Il y en a pour tous les goûts. Les différents filtres de recherche permettent de croiser la sélection en fonction des étapes, des services (point d’eau, toilettes…) ou même des activités à proximité.

Les applications n’interdisent pas de trouver un bivouac sympa le « nez au vent ». D’ailleurs, il est probable que les meilleures étapes restent confidentielles, comme les coins à champignons…

Park4night : les nouvelles fonctions utiles

La dernière version de l’application Park4Night se montre intuitive, fluide et agréable à consulter. Elle contient de nouvelles fonctionnalités qui se révèlent intéressantes, comme « Sur un trajet ». Sur votre parcours, défini par votre point de départ et le lieu d’arrivée, vous pouvez rechercher tous les points d’intérêt que vous aurez activés au préalable à l’aide des filtres : points d’eau, aires de vidange, camping, etc. Cette fonction est incluse dans la version payante (9,99 €/an), consultable hors ligne en cas de mauvaise connexion. Très appréciée également, la vue satellite de la carte pour mieux anticiper votre prochaine étape.

 

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