« Le fil vert sur le bouton vert et le fil rouge sur le bouton rouge ». Au départ, tout parait très simple… En matière d’installation électrique, il faut faire preuve de méthode, d’humilité et de patience. Par exemple, voici un aperçu des cinq erreurs les plus répandues lors de l’aménagement d’un van aménagé.
1. Se lancer dans les travaux sans un schéma électrique
Aménager son van, c’est prévoir les emplacements de la cuisine, du lit et des placards, mais pas que ! Il est important de se projeter et d’imaginer également les emplacements des arrivées électriques que ce soit les lampes, les prises diverses et les branchements à réaliser (frigo…).
Dès lors, pour ne rien oublier, il est important de réaliser un schéma du circuit électrique. Pour cela il y a la méthode classique : une feuille papier et un crayon pour poser à plat les éléments et organiser le circuit. Autre solution qui peut faire gagner du temps : passer par un logiciel en ligne (ce qui évite de gommer, effacer et recommencer encore et encore) du type Microsoft Visio ou autre.
2. Sous-estimer ses besoins électriques
Voyager ou vivre sur la route, c’est utiliser du matériel électrique de manière nomade, sans pouvoir se raccorder systématiquement au réseau électrique dans un camping. Dès lors il faut penser à son autonomie électrique et donc mesurer en amont ses besoins pour ne pas se retrouver à plat en début de soirée…
Il y a deux éléments à prendre en compte dans ses calculs :
- D’une part, bien mesurer la consommation des éléments que l’on souhaite installer ou avoir avec soi. C’est la base pour connaître sa consommation moyenne.
- D’autre part, il faudra calculer les capacités minimales et optimales de charge de sa batterie auxiliaire et donc de l’électricité qui sera disponible dans le véhicule de manière habituelle.
ASTUCE : il est important de faire ces calculs pour des situations de faible ensoleillement, de grosses chaleurs ou d’autonomie prolongée sur la route, sans possibilité de branchement au réseau électrique pour recharger les batteries en raccordement direct. En effet, il faut avoir à l’esprit que l’on ne se trouve pas toujours dans les conditions optimales pour que sa batterie se recharge parfaitement et rapidement.
Pour calculer ses besoins, nous vous conseillons d’utiliser des simulateurs en ligne qui vous aideront à y voir plus clair : Le Monde de Tikal et le site My Shop Solaire
3. Utiliser de mauvais câbles
Dans la continuité du schéma électrique, il est important de bien calculer les sections de câbles nécessaires. Plus le câble est petit, ou plus l’intensité est grande, plus l’échauffement est important. Il est préférable de surévaluer une section plutôt que de risquer un incendie du véhicule… Comment calculer la bonne section de câble ? Des aménageurs donnent de bons conseils. Voir en particulier : mon-fourgon-aménagé. Dans le moindre doute, n’hésitez pas à interroger un professionnel !
Il y a deux éléments à prendre en compte dans les calculs :
- D’une part, la longueur des câbles nécessaires (pour ne pas se trouver trop court à la sortie ou lors du branchement envisagé).
- Et d’autre part, le calcul de la section du câble pour que celui-ci soit adapté à la puissance des éléments électriques utilisés.
Dans le prolongement des sections de câble, il conviendra de bien calculer la longueur des gaines annelées. Celles-ci sont vouées à contenir le réseau de câbles électriques et les protéger de l’usure liée aux vibrations récurrentes dans un véhicule.
ASTUCE : pour ne pas se perdre et s’y retrouver dans son schéma électrique même après quelques années, il est important de bien référencer ses câbles et choisir des couleurs différentes selon les polarités. Cela ne prend que peu de temps lors de l’aménagement et peut faire gagner de bonnes heures d’interrogation par la suite.
4. Ne pas protéger les batteries
Une fois que vous avez choisi tout votre matériel électrique à savoir les panneaux solaires, le régulateur solaire, le chargeur de batterie, les fusibles, interrupteurs, lampes, son installation 220V, et, bien sûr, la batterie, il conviendra de protéger cette dernière.
En effet, si la batterie se décharge trop profondément et de manière récurrente (c’est-à-dire que vous vous trouvez souvent avec une batterie accessoire à plat), cela risque de l’endommager et donc d’altérer ses capacités de charge.
Pour protéger sa batterie, plusieurs solutions. En général les gros appareils électriques incluent une protection de la batterie, c’est le cas de la glacière par exemple. Par ailleurs, le régulateur solaire propose également cette faculté et coupe la consommation si le voltage est trop bas. Enfin si vous souhaitez avoir un appareil dédié, il faudra vous tourner vers un battery protect.
5. Sous-estimer le travail électrique dans un van et les compétences requises
L’aménagement électrique n’est pas une mince affaire. Il est important de ne pas surestimer ses compétences, car des questions de sécurité sont en jeu. Une mauvaise installation ou un manque de connaissances peuvent entrainer des risques pour le véhicule et les voyageurs. Nous insistons d’autant plus sur ce point que le circuit électrique, à la différence du gaz, ne fait l’objet d’aucune certification lors de l’homologation VASP. Pour autant, il convient de respecter des exigences spécifiques que vous pouvez retrouver dans le cadre de la norme NF EN 1648-2 accessible sur internet.
Il ne faut pas hésiter à demander conseil, se renseigner de manière approfondie en amont des travaux et accepter de ne pas savoir faire… Certains professionnels de l’aménagement acceptent parfois de réaliser uniquement la partie électrique. À vous de faire le reste. VOIR LA CARTE DE FRANCE DES AMENAGEURS