À chacun sa vanlife ! Jeunes retraités, Jean-Marc et Laurence ont mis cap (très) au sud pour un road-trip hors du commun. Depuis deux mois, ils parcourent l’Afrique Australe à bord de leur Stylevan. Une destination inhabituelle qui peut sembler inaccessible à nos “camions” à première vue mais qui, à les écouter, se révèle parfaitement “van friendly”. Entretien avec nos deux vanlifers migrateurs.
Après avoir longtemps pratiqué le 4×4 en Afrique, Jean-Marc et Laurence – alias Auboulaba – ont troqué leur Nissan Patrol et leur tente de toit il y a dix ans, contre un Stylevan Equinox II sur Volkswagen Transporter 4Motion (quatre roues motrices). Objectif : gagner en confort et pouvoir voyager sous tous les climats. De multiples voyage à travers l’Europe ont fini par faire germer un projet de plus ample envergure. Désormais retraités, leur logement mis en location, les voilà partis pour un road-trip autour du globe et sans date de retour. Premier stop : l’Afrique Australe.
FLS : Vous avez démarré votre aventure en Namibie. Comment avez-vous emmené votre van là-bas ?
Trois solutions s’offraient à nous. La première, descendre par la route, nous semblait déraisonnable. C’était long, compliqué et pas très sécure compte tenu des pays à traverser.
Nous aurions également pu descendre notre van en le “shippant” en “ro-ro”. Autrement dit, à bord d’un bateau doté d’une rampe d’accès, dont le chargement s’effectue en roulant. Mais il y a peu de traversées de ce type et peu de ports desservis.
Nous avons donc opté pour un envoi par container, depuis Le Havre jusqu’à Walvis Bay, pour un montant de 4700 €. Le gabarit du van s’y prête bien ; il tient dans un container de taille standard. Par contre, il ne faut pas être pressé. Il a mis onze semaines pour arriver au lieu des six prévues !
FLS : À première vue, on se dit que le van n’est pas forcément le véhicule le plus adapté pour l’Afrique Australe. Après deux mois sur place et 6000 km parcourus dont 3000 km sur piste, quel est votre sentiment ?
Bien sûr, il faut un véhicule capable de faire de la piste. Du fait de notre expérience du 4×4, nous avions un cahier des charges assez précis lorsque nous avons cherché notre van. Les quatre roues motrices sont indispensables et nous voulions un minimum de préparation off-road : garde au sol rehaussée, protections sous le châssis, snorkel, suspensions renforcées, etc. Nous avons trouvé une occasion en or sur LeBonCoin, qui correspondait en tous points à nos attentes.
Par rapport à un véritable 4×4, évidemment, nous n’allons pas nous lancer à l’assaut d’une dune ou faire du franchissement ! Les pistes sont parfois vraiment dégradées mais nous ne rencontrons pas de difficultés particulières. Simplement, nous roulons moins vite et nous prenons plus de précautions. On adapte notre parcours à notre véhicule et on ne cherche pas les difficultés.
On s’attendait éventuellement à devoir resserrer un peu le mobilier de temps en temps mais pour l’instant, à part un peu de maintenance quotidienne, aucun souci. On est très agréablement surpris par la qualité de l’aménagement. Et surtout, on apprécie le confort du van par rapport au 4×4. Nous avons essuyé quelques beaux orages durant lesquels nous étions bien contents de ne pas dormir dans une tente de toit !
Aussi, notre van suscite beaucoup de curiosité (il n’y a pas de modèle équivalent ici). C’est un excellent catalyseur de rencontres et nous nous retrouvons régulièrement à le faire visiter.
FLS : Lieux d’étape, ravitaillement, etc… Comment s’organise la vie en van en Afrique Australe ?
Pour l’instant, nous avons parcouru la Namibie, le Botswana et la Zambie. Grands espaces et routes désertes, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Afrique Australe se prête bien à la vie en van telle que nous l’apprécions.
Les étapes sauvages sont exclues “à cause” des animaux. Nous dormons exclusivement dans des camp sites (l’équivalent de nos campings) protégés par des clôtures électrifiées. Les emplacements peuvent faire jusqu’à 2000 m2 et ils disposent quasiment toujours de blocs sanitaires privés. Les lieux de convivialité sont très agréables et le cadre souvent magnifique. Le tout pour 18 à 25 € la nuit.
L’autonomie que nous offre le van nous permet d’avancer à notre rythme, au gré de nos envies. Nous trouvons nos lieux d’étape au jour le jour grâce à l’application iOverlander accessible hors ligne. On croise très régulièrement des supérettes qui proposent des plats à emporter. Il faut compter 2 ou 3 € pour un repas complet.
FLS : Si les paysages et la faune d’Afrique Australe sont magnifiques, la nature peut se montrer quelque peu hostile. Quelles sont les principales recommandations à observer pour un road-trip en tout sécurité ?
Outre le fait de ne pas faire étape en pleine nature, comme indiqué précédemment, il faut toujours rester extrêmement vigilants par rapport aux animaux.
Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de sortir de son véhicule en dehors des zones protégées. De notre côté, nous avons déjà eu deux mésaventures, avec un éléphant qui nous a chargés tandis que nous avions ralenti pour prendre une photo et avec un babouin qui en voulait à notre paquet de biscuits. Prudence en toute circonstance, donc.
Aussi, même si vous pourrez compter sur la gentillesse des gens que vous croiserez, toujours très aidants, la densité de la population et des infrastructures est très faible. Il faut parfois parcourir 200 km pour rejoindre la prochaine station essence… qui éventuellement ne prendra pas la carte bleue, n’acceptera que les dollars ou sera en panne. Un maximum d’anticipation est donc nécessaire pour ne pas se retrouver en galère !
Au terme de leur aventure africaine, Jean-Marc et Laurence expédieront leur van depuis Le Cap vers Montevideo en Uruguay. Vous pouvez suivre leur parcours en vidéo sur leur chaîne Youtube ou au jour le jour sur leur compte Polarsteps.
